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Libération
Interview

«Mauvaise Foi», alliance ethnique

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Roschdy Zem et Pascal Elbé, coauteurs du script, s'expliquent sur une comédie sans angélisme.
publié le 6 décembre 2006 à 0h23

Après Indigènes, gros succès de la rentrée, Roschdy Zem continue de porter le fer dans la plaie identitaire française. Dans Mauvaise Foi, il s'inspire du cinéma «ethnique» britannique (type Fish and Chips) pour regarder comment fonctionnent les réflexes communautaires aujourd'hui dans l'Hexagone. Pour cela, il ne cherche pas du côté des pauvres, des exclus, mais en situant son histoire dans le milieu de la moyenne bourgeoisie parisienne. Ismaël (Zem lui-même), maghrébin, vit en concubinage avec Clara (Cécile de France), issue d'une famille juive. Tout va bien jusqu'à ce que, Clara enceinte, il faille en passer par l'officialisation du couple auprès des deux familles. Bien que très tolérants, les proches de Clara ne peuvent s'empêcher de montrer leur surprise quand Ismaël débarque à dîner. De même, sa mère, veuve dans un HLM, supportera-t-elle que son fils ne lie pas un mariage intracommunautaire et trahisse les siens deux fois : en échappant à sa classe sociale et en se liant à une non-musulmane. C'est le début d'une série de situations qui, naviguant entre comédie et drame, déploie toutes les impasses et les incompréhensions qui peuvent surgir quand on essaie de s'affranchir comme individu dans une société laïque tout en restant fidèle à sa «culture» religieuse d'origine ­ quand bien même elle ne s'enracine plus dans une foi ni une pratique régulière. Toutes choses qui nous ont donné envie de parler avec Roschdy Zem et Pascal Elbé (qui joue Milou), coau