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Libération
Critique

«Red Road» sur la bonne voie

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Premier film d'Andrea Arnold en amorce d'une trilogie sous l'influence de Lars Von Trier.
publié le 6 décembre 2006 à 0h23

Où l'on assiste, bien qu'imparfaite, à l'émergence d'un concept, d'une réalisatrice et de deux comédiens (dont une comédienne) pour le prix d'un seul et même film. Autant dire, avec en ruban un prix du jury au dernier Festival de Cannes, qu'on a déjà connu pire investissement. Suivant la voie tracée en moins de deux heures de trajet par Red Road, voici donc ce que donne l'inventaire.

Le concept. Dogme à la sauce écossaise ­ Lars von Trier tire les ficelles, au demeurant ­, «Advance Party» est le titre générique d'une trilogie dont Red Road constitue l'amorce. Règle du jeu : trois réalisateurs en herbe (après Andrea Arnold, suivront Morag McKinnon et Mikkel Norgaard) développent des scénarios «en se basant sur un même groupe de neuf personnages qui doivent apparaître dans tous les films. Leurs passés peuvent être développés, des relations familiales, créées entre eux, des personnages secondaires, ajoutés». L'état d'esprit n'étant pas trop branché Pirates des Caraïbes, il faut encore savoir que l'action se déroule obligatoirement en Ecosse et qu'aucune folie n'est permise concernant les conditions de tournage : durée (six semaines) et budget (1,5 million d'euros environ) serrés.

La réalisatrice. Andrea Arnold est une néophyte qui a la particularité de posséder déjà un oscar sur sa cheminée, pour Wasp, meilleur court métrage 2005. Red Road dénote une ferme aptitude à restituer sans pathos le quotidien blême de quidams unis dans la dèche (