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Libération
Critique

«Flûte» alors !

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Kenneth Branagh adapte en anglais l'oeuvre de Mozart.
publié le 13 décembre 2006 à 0h28

Année Mozart oblige, le film-opéra est de retour avec une nouvelle Flûte enchantée. Après une cinquantaine d'années de bons et loyaux services, et quelques vrais succès populaires (la Flûte enchantée de Bergman, le Don Giovanni de Losey, la Carmen de Rosi), on croyait le genre totalement dépassé. C'était, en tout cas, le constat de feu Daniel Toscan du Plantier, après les scores seulement honorables de la Tosca, réalisé par Benoît Jacquot en 2000.

Pédagogique Produire un film-opéra aujourd'hui, alors que les théâtres lyriques de la planète sont à nouveau pleins, et que les magasins sont inondés de DVD d'opéras permettant de suivre l'actualité des grandes maisons et festivals depuis son salon, peut donc sembler suicidaire. A moins d'un mécène prêt à financer à perte. En l'occurrence, sir Peter Moores, dont la fondation créée en 1964 soutient, entre autres, la musique au Royaume-Uni. Pour réaliser sa première production cinématographique, Moores a choisi Kenneth Branagh, après avoir été séduit par ses adaptations de Shakespeare (Beaucoup de bruit pour rien, Hamlet).

Dans un souci pédagogique, Moores a demandé que cette Flûte enchantée soit jouée et chantée en anglais, pratique encore d'usage il y a des lustres dans certaines grandes maisons, mais choquante pour le mélomane épris d'authenticité d'aujourd'hui. Autant le dire d'emblée, malgré tous les efforts d'adaptation de Stephen Fry pour faire passer la pilule, quand ça co