Il y a un pauvre homme, sur le site d'enchère eBay, qui, depuis le 26 novembre, réclame en vain, «pour [ses] enfants», des objets («montre, DVD, figurine, parfum...») aux couleurs des Minimoys. Hier, veille de sortie du film de Besson sur quelque 1 000 écrans, personne ne lui avait encore fait d'offre. L'égoïsme des amateurs paraissant insondable, la détresse de ce pauvre père est sûrement extrême, mais on n'est pas loin de l'envier : car, dans le toutim de cette vaste campagne de lancement, les produits dérivés à l'effigie d'Arthur et de ses lutins, la difficulté semble plutôt d'y échapper que d'en trouver !
Quelques clics plus loin sur le site, on en découvre d'ailleurs quelques avatars à l'encan : figurine (1 euro), poupée (8 euros), housse de couette (26,99 euros)... Mince échantillon au regard des embuscades multiformes qui, depuis plusieurs semaines, traquent le consommateur : Arthur, Sélénia, Bétamèche, hantent les écrans, les quais du RER, les lieux bancaires et les supermarchés autant que les librairies.
Rebouture. Les librairies, c'est l'origine du raz de marée. Avant de devenir un film, Arthur et les Minimoys est né sous forme de livre pour enfants, déjà signé Luc Besson («d'après une idée de Céline Garcia»). Paru en 2002, le livre a été publié par les éditions Intervista, rameau éditorial du groupe bessonnien EuropaCorp (comme leur site oublie un peu de le signaler). La bonne hygiène écologique imposant de bêcher son champ pour le faire