Menu
Libération

Le Japon en mode accéléré

Article réservé aux abonnés
La production nippone s'emballe, parfois au détriment de l'exigence.
publié le 20 décembre 2006 à 0h34

Tokyo de notre correspondant

Le mois dernier, un professionnel de l'industrie du cinéma japonais, Shuji Sato, un des directeurs du groupe Pony Canyon, filiale de la chaîne de télévision Fuji TV, a parfaitement résumé la situation : «Le nombre de films produits au Japon durant l'année écoulée a dépassé les 500 en 2006, soit deux fois plus qu'il y a trois ans.» Après avoir touché le fond ces vingt dernières années, à l'heure où décollaient les cinémas chinois et coréen, le cinéma nippon serait-il en train de renaître ? Nul doute que oui bien que, pour l'heure, l'archipel peine plus que jamais à exporter un grand nombre de ses longs métrages.

Sans prétention. Première raison de ce rayon de soleil, d'innombrables microsociétés de production, apparues ces deux dernières années, ont réussi, avec parfois très peu de moyens, à épauler la réalisation de petits films sans prétention, tenant la route grâce à une écriture originale, des situations cocasses, un scénario et des dialogues plus fouillés qu'à l'accoutumée. A Tokyo, ces petits films d'auteurs et réalisateurs très jeunes et inconnus sortent dans des salles d'à peine vingt ou trente places, (r)ouvertes dans des quartiers populaires ou excentrés. Ces mini-eigakan (salles) ouvrent à l'heure où sont inaugurés, non-stop dans l'archipel, des multiplexes ultramodernes d'origine britannique, américaine (Virgin, Mycal-Warner) ou japonaise (Toho). A Kawasaki, à dix kilomètres au sud de Tokyo, trois multiplexes ouverts il y a