Tout d'abord, ne surtout pas oublier le second volet (réalisé un an après le premier) du diptyque Election de Johnnie To, soufflante virée dans l'univers impitoyable des triades de Hongkong, sur laquelle on s'était logiquement étendu la semaine dernière (Libération du 3 janvier).
Marc Forster (Stay, Neverland) en revanche se complaît à jongler entre le réel et l'imaginaire et ne convainc toujours pas avec sa comédie ratée, l'Incroyable Destin de Harold Crick.
A Casablanca aussi, c'est une histoire d'amour qui sous-tend What a Wonderful World cette fois entre un tueur à gages et une fliquette. De même, Faouzi Bensaïdi cherche à faire son intéressant, des deux côtés de la caméra, en proposant un micmac où il change sans arrêt de genre (drame, thriller, comédie, BD) et de ton, au risque d'égarer son public en chemin.
Florence Colombani, ex-critique cinéma au quotidien le Monde, n'a pas emprunté la voie la plus facile en choisissant pour coeur de son premier film, l'Etrangère, son goût pour l'opéra de Richard Strauss, le Chevalier à la rose. Interrogation sur l'art, entre commotion et révélation, la cinéaste dépeint l'itinéraire hésitant de Sophie, actrice-habilleuse à Paris (Sarah Pratt), convaincue de n'être rien, et surtout indigne d'amour. Excepté les séquences musicales (avec la cantatrice Charlotte Hellekant), le film peine à convaincre et à soulever de terre ses trop nombreux lests théoriques.
Le Petit