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Critique

Griffé Gibson

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Après «la Passion du Christ», l'Australo-Américain Mel Gibson récidive en langue morte avec «Apocalyto», une fresque maya à goût de sang.
par BAYON
publié le 10 janvier 2007 à 5h22

Mel Gibson nouveau Clint Eastwood ? Mâtiné de Robert Redford disons. A priori insignifiants, ces gens se révèlent à l'usage cinéastes comme peu, au coeur de cette «expression artistique» populaire qu'est le dit 7e art, que Gibson, livrant là son quatrième opus, aime définir «pop corn movies» ­ ce qui n'empêche les réussites.

Apocalypto en est une. Un film vibrant de peur. La Peur comme nostalgie et ressort de l'être n'est pas un mince sujet. Sans doute parce qu'il sait de quoi il parle, celui qui, au lieu de se jeter par la fenêtre en 2002 de son propre aveu, avait trouvé comme salut le projet le plus inquiétant et sensationnel de la décennie,

la Passion du Christ (2004), s'en tire bien. «J'ai vu un trou dans cet homme, profond comme une faim qu'il ne rassasiera jamais, dit un père de pierre précolombien à son fils blêmissant. La peur est un mal, combats-le depuis le coeur.» Alors qu'on vient de retrouver Jésus (Jim Caviezel) ressuscité en pleine forme déviante dans le navet spatio-temporel Déjà vu, le spectaculaire Apocalypto, annoncé par la plus belle affiche en lumière noire du solstice, conte une Guerre du Feu au Yucatan archéologique.

A l'heure où la malédiction européenne s'annonce (littéralement : une petite Cassandre syphilitique prophétise en ce sens, vaticinant l'apocalypse), avec les premiers galions, deux tribus (civilisations, hameaux, ethnies ?) mayas s'affrontent en une lutte sans merci. Sous le défi