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Libération
Critique

Un Dardenne à l'italienne

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Premier film de Francesco Munzi, «Saimir» s'inspire du cinéma des frères belges.
publié le 10 janvier 2007 à 5h22

L'influence des frères Dardenne sur le nouveau cinéma se confirme encore une fois avec ce premier film d'un cinéaste italien, Francesco Munzi, qui cite aussi bien la Promesse que l'Enfant. «J'avais peur de montrer des références trop évidentes à leur cinéma. J'ai mis du temps à me débarrasser de cette source et à avancer avec mon inspiration propre», explique-t-il dans le dossier de presse, comme pour s'excuser de ce qui pourrait presque, à certains moments, passer pour du plagiat pur. Le scénario est à cet égard un quasi-remake de la Promesse, puisque le personnage principal est un jeune garçon d'origine albanaise, le Saimir du titre, qui prête main forte à son père, Edmund, dans un trafic d'immigrés clandestins. Bien que beaucoup moins tourmenté, lyrique et moralement complexe que ce que parviennent à faire les cinéastes belges, uniques en leur genre, ce coup d'essai d'un ex-étudiant en sciences politiques témoigne d'une timide résurgence créatrice en Italie, dans la lignée du Napolitain Vincenzo Marra (Tornando a casa, Vento di terra).

A l'arraché. Tourné avec des non-professionnels dans la province du Latium, destination balnéaire des Romains rendue méconnaissable par la grisaille hivernale, le film suit la prise de conscience du jeune homme, qui cherche à échapper à sa condition de misérable. Parce qu'il est immigré et pauvre, il semble voué à exploiter d'autres immigrés plus démunis que lui. Son flirt avec une lycéenne lui laisse entrevoir un