Jean-Charles Fitoussi, jeune auteur des Jours où je n'existe pas (2002), fantaisie philosophique remarquable, a tourné ces derniers mois dans Paris, dans la région parisienne et à Loctudy (Finistère), l'ultime partie d'un long métrage de longue haleine entrepris... en août 2004. «Il n'y avait que ça au départ, l'envie de tourner à Paris en été.» On a déjà fait des films avec des désirs plus saugrenus et, du coup, au débotté, Fitoussi a rassemblé une petite équipe, s'est procuré un enregistreur pour le son et une caméra la veille du premier clap. Le premier plan du Chant des séparés sera ainsi tourné dans un appartement prêté par une amie : un couple vient d'emménager et repeint les lieux, la séance de bricolage finit au lit. «Je suis parti du thème de la rencontre et de la séparation, un thème éculé mais universel. Il y a mille manières de défaire une relation.» Entre-temps, le réalisateur de 36 ans part en résidence à la villa Médicis à Rome (où il tournera quelques scènes) avant de finir les derniers plans de sa fiction dans la nature, à une soixantaine de kilomètres de la capitale. Terminus de deux ans d'aléas financiers, sans production, espoir d'avoir enfin achevé un film auquel il tient, comme la «troupe» qui le suit confiante, sans être payée.
«Perturbant». Raconter l'histoire de ce film en trois parties paraît impossible. Aucun des acteurs ne s'y risque, ou alors décrit seulement son personnage. La plupart n'ont pas été présents de bout en