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Libération

«L'Illusionniste» «Bad Times»

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par BAYON
publié le 17 janvier 2007 à 5h29

La prestidigitation à l'écran est de l'inceste. Le cinématographe, d'abord «truc» d'illusionnisme, entre «électricité» et «téléphonie», l'a vite ravalée.

Suivant le Prestige (avec Bowie en trompe-l'oeil), l'Illusionniste est un «film de magie», n'était qu'il émarge plus au «film d'arnaque» (les Neuf Reines). D'un genre ou d'un autre, c'est un bijou maniériste sépia fish-eye.

Cette mise en scène (littéralement : l'essentiel de l'intrigue théâtrale se joue «sur scène») en costume (1900) donne à Edward Norton (révélé en 1998 par les Joueurs dont les scénaristes reviennent là) son troisième rôle de rang prestigieux (contrairement à American History X ou Fight Club), après le psychow-boy de Down in the Valley et le médium flic de Dragon rouge.

Ledit rôle, parent de celui du Roth Invincible d'Herzog, est, comme l'indique le titre, celui du magicien Eisenheim, qui défraie la chronique viennoise au temps de l'hystérie féerique, entre mesmérisme et freudisme. Au milieu de son univers de passe-passe, catalepsie, escamotage, ectoplasmes et doubles fonds, Norton, joues effacées et toison bouffée, incarne en tout romantisme le mage à l'affiche.

L'étoffent, outre le Watson de service rescapé de l'ivrognerie Sideways, la réjouissante starlette Jessica Biel, «Fille du feu» aux reins de bayadère princière ­ et, en joker sang bleu gifleur, Rufus Sewell, un de nos fétiches au rayon «félons», depuis Dark City et