Menu
Libération

Le DVD dévisse

Article réservé aux abonnés
publié le 24 janvier 2007 à 5h37

Le DVD détient sans doute le record historique peu enviable du produit culturel et technologique le plus rapidement périssable. Une grosse dizaine d'années de règne et déjà bon à jeter. Une décade très peu prodigieuse, bâclée en trois étapes TGV paroxystiques : l'intrusion d'un objet high-tech élitaire et hors de prix ; le pinacle d'une diffusion massive et bradée ; l'actuel déclin vertical (1).

Est-ce là le cas d'école exceptionnel d'une société de consommation sporadiquement hystérique ? Est-ce au contraire un modèle d'avenir pour ce qui est de cette fulgurante rapidité d'adoption d'une nouvelle technologie à l'échelle mondiale dont le DVD a créé le précédent ? N'est-ce pas, aussi, un de ces gâchis monstrueux, en ressources et énergies de tous ordres, propre à fournir un excellent contre-exemple pédagogique aux tenants d'une société de la décroissance ? A travers les couleurs en prisme dont on devine le spectre fuyant à la surface des fameuses galettes, ce sont toutes ces sortes de questions économiques, culturelles et politiques qui se posent et n'ont pas fini de chatoyer.

Si le DVD, en tant que produit culturel, en tant que véhicule commercial d'un film, est en train de s'éteindre à feux lents, c'est aussi parce que, en tant que support à l'archive, à la copie et au stockage, il reste un excellent produit. Nous en voyons d'ailleurs tous la prolifération libre dans la vie quotidienne : DVD publicités, DVD magazines, DVD bandes-annonces, modes d'emploi, dossiers de presse, e