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Libération

Oiseaux de nuit

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Entre Beyrouth et Damas, instantanés du tournage d'«Un homme perdu», où Danielle Arbid, s'inspirant des expériences du photographe Antoine d'Agata, arpente les nuits orientales.
publié le 24 janvier 2007 à 5h37

Beyrouth envoyé spécial

A vrai dire, Danielle Arbid ne tenait pas spécialement à ce que son deuxième long métrage (le premier, Dans les champs de bataille, date de 2003) jongle avec l'effervescente situation politique libanaise : «Un homme perdu ne se situe pas pour rien en Orient, mais le fil, c'est une amitié entre deux hommes, un photographe occidental et un Arabe amnésique. Pas le Liban sortant de la guerre de cet été contre Israël.» Mais voilà, on est toujours rattrapé par ce à quoi on croit échapper : on est samedi midi et il se confirme partout qu'il se tiendra mardi une grève générale (lire aussi en pages Evénement) et sans limite, sur un appel lancé par l'opposition libanaise, décidée à accélérer le processus de déstabilisation politique commencé il y a un mois par l'occupation quotidienne du centre-ville. Ce qui oblige l'équipe du film à bousculer ses plans : le départ pour la Jordanie (où Un homme perdu se tourne en partie), initialement prévu aujourd'hui mercredi, est avancé de deux jours pour pouvoir passer entre les gouttes d'un éventuel blocus de l'aéroport. Certes, l'équipe est légère, presque celle d'un court métrage, sinon d'un documentaire (genre par lequel Arbid s'est fait connaître) : vingt personnes, tournage en Super-16 avec un minimum d'éclairage. Mais un départ précipité était exactement tout ce que craignait la production française (MK2, engagé à hauteur de 2 millions d'euros).

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