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Libération

Embouteillages

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publié le 31 janvier 2007 à 5h45

Nous, journalistes de cinéma, avons reçu hier un petit communiqué sans aucune importance apparente mais qui en dit pourtant long sur une certaine tendance du cinéma français (et mondial) à l'autocélébration permanente. Ce communiqué, émis par l'Académie des césars, expliquait : «Pour raison d'embouteillage d'événements Cinéma le lundi 5/02 [...], l'Académie des césars, change la date du dîner des nommés des césars 2007, qui aura donc lieu lundi 12 février, 20 h 30, au Fouquet's.» On le voit, ce n'est là qu'un détail très superflu qui ne concerne a priori que la petite cuisine journalistico-médiatico-people parisienne et ses agendas surchargés en événements inutiles. Mais justement : cet «embouteillage d'événements Cinéma» nous semble le symptôme farceur d'une maladie pas très drôle. Une sorte de syndrome de la médaille en chocolat, qui atteint des proportions telles que même la vénérable académie, dont les mouvements sont pourtant gérés avec une précision et une anticipation de paquebot, n'a pu éviter le crash avec ses modestes concurrents. Car ce qui chiffonne les organisateurs du dîner au Fouquet's, c'est que ce même lundi 5, en effet, seront aussi attribués à Paris les «lumières» du cinéma français (12e édition), que décernent les correspondants de la presse étrangère basés en France. Attention de ne pas confondre à leur tour ces «lumières» avec les «étoiles d'or», remises cette fois par des journalistes français de cinéma aux films hexagonaux, et qui, prena