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Libération
Interview

«L'idéologue est un romantique qui croit au paradis»

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publié le 31 janvier 2007 à 5h45

Florian Henckel von Donnersmarck est un grand jeune homme (plus d'1,90 m), né en 1973, à Cologne, alors en République fédérale allemande (Allemagne de l'Ouest). Il a vécu aussi à New York, Berlin et Bruxelles, a été diplômé de philosophie à Oxford et de cinéma à Munich. Il est marié et père de deux enfants.

«Mes deux parents sont originaires d'Allemagne de l'Est. Ma mère est passée à l'Ouest avant la construction du Mur mais elle est restée longtemps influencée par le communisme. De sorte que je me suis toujours demandé comment cette idéologie fonctionnait sur les gens. Pourquoi on y croyait si longtemps, même face aux preuves évidentes de son échec.

«Moi-même je me suis définitivement éloigné des références marxistes en faisant les recherches pour ce film. Depuis, mon frère, qui est scénariste et prépare une biographie de Karl Marx, m'a encore donné des éléments. Il me semble que le pire, dans le marxisme, c'est sa prétention scientifique. Un marxiste ne dit pas "telle est ma conception du monde", mais "le monde est ainsi, c'est prouvé". Ceux qui ne sont pas d'accord se trompent. Et pourquoi donner des droits politiques à des gens qui se trompent ?

«Cela fonctionne comme l'église de scientologie de Ron Hubbard. Ils parlent de science des âmes et si vous contestez un point, si vous mettez le doigt sur une contradiction, on vous répond que vous ne pouvez pas comprendre puisque vous n'avez pas lu les dizaines de livres de Hubbard. Pour Marx, c'est pareil.

«L'idée de la Vie des