Envoyée spéciale à Tourcoing
Dessin, bande dessinée, animation... Les plasticiens recourent de plus en plus volontiers à ces techniques, délaissant le réalisme de la vidéo ou de la photo pour déployer leurs univers fantastiques face au bombardement ininterrompu d'images «objectives» dont nous abreuvent les JT. L'animation, art de l'intervalle, a toujours été un procédé libérateur, permettant d'exprimer ses idées et sa fantaisie. Elle permet de s'arracher à l'uniformisation des modes de représentation, de contrebalancer l'hégémonie de la désinformation audiovisuelle (montage qui dénature le sens, formatage, manipulation numérique...), et de percevoir le monde différemment.
«Symbolique». «De nombreux artistes se sentent parfois plus à l'aise avec des images issues de l'imagination et de la fantaisie qu'avec les documentaires,constatent Josep F. de Conrado i Villalonga, directeur de la Fondation la Caixa à Barcelone, et Alain Fleischer, directeur du Fresnoy, coproducteurs de l'exposition "Histoires animées". Leurs histoires ne constituent pas une échappatoire, bien au contraire. Elles approfondissent les aspects les moins visibles de la réalité et les mettent en lumière avec toute leur charge symbolique.»
«Histoires animées» n'est pas un showroom des dernières prouesses en matière d'animation numérique, ni une sélection de courts métrages narratifs tels qu'on en voit à Annecy : sur les 32 artistes présentés, seuls deux viennent de l'animation. Les oeuvres ne cherchen