Menu
Libération

«Ils avaient pas Roy Orbison au Moyen Age»

Article réservé aux abonnés
Dans un docu inédit en France, vingt minutes d'intimité totale avec le maître et sa maîtresse au saut du lit.
publié le 7 février 2007 à 5h54

Los Angeles correspondance

Pour ce qui est de la qualité des images, ou même des ambitions, By the Ways vole bien au-dessus du petit film de Michael Almereyda, William Eggleston in the Real World, sorti en 2005 (1). Mais rien dans le documentaire de Vincent Gérard et Cédric Laty n'égale les vingt minutes d'intimité totale qu'on trouve vers la fin du film d'Almereyda, qui a fréquenté le photographe près de quinze ans : REM en fond, dans l'appartement de sa copine Leigh Haizlip, laquelle est encore plus bourrée que lui. Monologue non sequitur de la dame sur son frère le stockbroker qui demande qui va payer pour son cancer si elle en attrape un. «Pourquoi tu choperais un cancer ?» demande Eggleston, en train de crayonner un très beau dessin : «C'est une drôle de présomption.»

Plus tard dans la nuit, toujours chez sa maîtresse, Eggleston regarde des tirages récents, sans ses lunettes, les yeux plissés qui le font ressembler plus que jamais à Mr. Magoo. «C'est ce que j'ai fait de mieux. ­ Oh, toi, tu dis toujours ça, le dernier truc, c'est toujours le meilleur. ­ C'est pas faux, ce que tu dis. ­ Je ne suis pas nécessairement d'accord. ­ Tu n'as pas vu ce qui s'est passé aujourd'hui. Ni hier. Vraiment les meilleures choses que je puis IMAGINER faire. Pour dire la vérité, je me fiche de ce que tout le monde pense. Ce sont les meilleures, c'est tout.»

Au matin, Eggleston en caleçon à rayures et sous-vêtement thermolactyl, buvant une sort