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Libération
Interview

«A 15 ans, Piaf était une punk»

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publié le 14 février 2007 à 6h02

Casquette de gavroche et anneau à l'arcade sourcilière, Olivier Dahan, fan de Dylan et Springsteen (Nebraska, disque qu'il tient pour «film» de chevet) et musicien amateur (guitare, piano), parle de la Môme.

Que connaissiez-vous de Piaf ?

Pas grand-chose de plus que la plupart des gens. Je ne suis pas venu à ce film par la musique mais par une photo. On est dans les années 30, elle doit avoir 15 ans, elle vit pratiquement dans la rue. Elle pose avec sa copine Momone. Comme une punk. Cette photo me paraissait si éloignée de l'icône Piaf avec sa robe noire à l'Olympia. J'ai envoyé un texto à mon producteur. Dix minutes après, il me répondait : «Ok pour un film.» J'ai tout lu sur elle, même des choses non publiées. J'ai lu aussi sa correspondance avec Jacques Borgeat, disponible à la BNF. Elle écrivait beaucoup et très bien.

C'est un biopic ?

Non, le livre se prête mieux à la biographie. Je voulais un portrait dans toute sa subjectivité. Je parle de Piaf pendant deux heures, puis, les vingt dernières minutes, je m'échappe.

Ces vingt minutes, c'est son agonie...

Oui, sur son lit de mort, elle a peur, mais elle sourit aussi. Des bribes lui reviennent. Ça m'intéressait de savoir ce qu'on garde et ce qu'on oublie d'une vie, quels que soient l'âge, le parcours et la reconnaissance qu'on a eue. Qu'est-ce qu'on a dans la tête à ce moment-là ?

Que projetez-vous dans Piaf ?

Peut-être l'idée qu'il n'y a pas de frontière entre la vie et l'art. Piaf, ce ne sont pas deux