Menu
Libération

Berlin à la vie, à la mort

Article réservé aux abonnés
André Téchiné prend à «Témoins», Marianne Faithfull touche.
publié le 14 février 2007 à 6h02

Berlin envoyé spécial

Les Témoins, d'André Téchiné, est le deuxième film français à montrer le bout de son nez en compétition officielle (après la Môme). Téchiné est devenu avec le temps, et une vingtaine de longs métrages, une véritable institution française, étroitement lié à l'évolution du mini-star-system hexagonal. Comme tel, il est toujours menacé par l'académisme ; cependant, il a toujours su avoir une longueur d'avance sur cette menace. Avec les Témoins, tous les ingrédients de la comédie dramatique à sujet sont présents et pourtant le cinéaste lui imprime son fort caractère et son expérience de la vie («Un des cinéastes européens les plus adultes», dixit Screen).

Rescapé. Les Témoins n'est pas un film de plus dans une carrière déjà riche, c'est une borne, une manière énergique de marquer le coup puisque le film témoigne par la fiction de l'irruption sidérante du sida dans les années 80 mais aussi d'une forme d'étonnement du cinéaste d'être un rescapé («J'ai le sentiment d'avoir échappé à mon destin», dit-il dans le dossier de presse). A la joie de vivre de la première partie rassemblant plusieurs personnages (interprétés notamment par Emmanuel Béart, Michel Blanc, Sami Bouajila et Johan Libéreau) que nouent des relations de désirs à géométrie variable, succède un deuxième acte fatal où les signes de la jeunesse et de la beauté insouciantes sont corrompus par la puissance maléfique du virus VIH, «un agent pathogène qu