La Nuit au musée (trois nuits, en fait) est d'assez bonne indication pour enfants premier âge. De la maternelle au plébiscite grand public US dont fait l'objet cette gugusserie de patronage... Aussi médiocrement merveilleux que piètrement dialogué, joué, rythmé, réalisé, c'est une fin de série du Petit Soldat de plomb d'Andersen qui s'anime la nuit, déjà récuré par le bébé film Toys.
L'intérêt par défaut de «l'Ennui au musée» est un vidéorama de l'histoire du monde proposé : dinosaure, Huns, Romains, Roosevelt (Robin Williams à son pire mignard), cow-boys (Owen Wilson, fantôme du générique), singes (un macaque, et Ben Stiller le stakhanoviste filmique à gros crâne). Tout se tient. Au regard demeuré de l'américano-centrisme désaxé, l'Histoire est un clou où le Nouveau Monde raccroche la sienne en écran.
Agua, par contraste, est un beau film de femme (mais de garçons), sur la transmission. Le héros, «requin du fleuve» échoué sur une terre de confins fissurés, dit à une jeune fille qui a pour lui les yeux de Chimène cinéaste : «Je ne peux pas.» L'histoire en apnée, de deux nageurs de compétition déchus, n'en dira pas plus.
«C'est un animal, rumine entre deux crawls, le dauphin spirituel. Il ne sent pas son corps.» C'est la dépression qui veut cela, en expiation-marathon ici pittoresquement natatoire, dans une rivière argentine marron.
Le filmage amphibie, sans bruit ni effet, que ceux du souffle et des éclaboussures,