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Libération

«Le latex comme seconde peau»

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publié le 14 février 2007 à 6h02

Si sa performance dans la Môme propulse Marion Cotillard au rang de star, elle la met aussi à l'abri des opportuns et des signatures d'autographe. Qui ignore les traits de l'actrice n'en saura pas plus après avoir vu le film, tant elle mute en Edith Piaf. Rencontre avec Didier Lavergne, chef vampirisateur, qui dément avoir la moindre responsabilité dans ce transfert d'identité.

Plastique. «J'ai été appelé au secours, juste avant le début du film, car les essais d'une équipe maquillage londonienne avaient échoué. Soit je trouvais immédiatement comment Marion pouvait être maquillée en Piaf, de 16 ans à sa mort, soit le film ne se tournait pas. Je n'ai jamais eu autant le sentiment de ne pas avoir le droit à l'erreur. J'ai donc barbouillé Marion de plastique des pieds à la tête. Je n'aime pas trop le principe de couvrir quelqu'un de latex, c'est pourtant ce qu'on a fait car les prothèses en plastique auraient été trop rigides. Il fallait que Marion puisse largement ouvrir la bouche, quand elle chante, sans avoir l'air d'une marionnette. J'ai utilisé le latex comme une seconde peau. Préalablement, je faisais un maquillage en trompe-l'oeil.

Détails. «Selon les séquences, elle rajeunissait ou vieillissait. Il ne fallait pas pour autant en faire une vieille femme. Piaf n'a que 47 ans à sa mort. Elle a le visage gonflé par la cortisone, les yeux abîmés par l'excès de médication, c'est cette destruction plus que les rides qu'on devait élaborer avec mon assistante et un prothésis