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Libération
Critique

«7 Ans», geôle et jolie

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Entre non-dit et violence sourde, un premier film avec triangle amoureux en prison.
publié le 21 février 2007 à 6h14

Maïté (la toujours remarquable Valérie Donzelli) est séparée de Vincent (Bruno Todeschini), son mari pendant sept ans. Il est en taule et c'est un jour de visite qu'elle croise un jeune type, Jean (Cyril Troley), qui la drague. Elle se laisse séduire avant de découvrir que Jean est maton dans la prison et qu'il connaît très bien Vincent. Un triangle de relations incertaines se dessine dès lors mettant en jeu aussi bien le désir des deux hommes pour la même femme que l'attirance réciproque, presque générique, du prisonnier pour son geôlier.

L'approche de Jean-Pascal Hattu est plutôt froide, observatrice, cherchant à décrire au plus près le déséquilibre créé par l'enfermement, l'absence, la solitude et la frustration. Personne ne domine directement l'autre mais le spectateur essaie constamment de savoir qui dirige qui (ou qui met en scène le trio dans ce dispositif érotique). «Agençons la scène», disaient les libertins chez Sade. Sauf qu'ici plus personne n'est en mesure d'endosser pleinement ce rôle de l'ordonnateur pervers qui met de l'ordre dans le désordre. Il est implicitement assumé par l'institution pénitentiaire elle-même, qui invente des contraintes pour à la fois annuler la sexualité et la remplacer par une sexualisation des moindres détails, gestes ou paroles.

«Saut de l'ange». 7 Ans est le premier long métrage de Jean-Pascal Hattu, 44 ans, qui a d'abord commencé une carrière de journaliste sur Canal +. «Je faisais des sujets pour la télé et en même t