Menu
Libération
Interview

«Je Þlme toujours des individus abandonnés et terrorisés»

Article réservé aux abonnés
publié le 21 février 2007 à 6h14

L'accueil est chaleureux : «Alors Libé, ça va ? Toujours de gauche ?» A 72 ans William Friedkin est en pleine forme, malgré l'épuisant marathon promotionnel auquel il s'est livré toute la journée. Ces vingt dernières années, il a peu tourné, ou alors des films qui ont désespéré ses fans les plus acharnés (Traqué, l'Enfer du devoir...). Avec Bug, prix de la critique à la dernière Quinzaine des réalisateurs de Cannes, adapté d'une pièce de théâtre a succès de Tracy Letts (qui signe lui-même le script du film), l'homme de l'Exorciste retrouve son style nerveux.

Qu'est-ce qui vous a intéressé dans cette histoire ?

C'est le meilleur scénario que j'aie lu depuis des années. Une étude de caractère d'une intense profondeur qui reste riche de mystère, d'ambiguïté et de niveau de réalité différente. J'ai vu la pièce deux fois avant d'avoir l'idée d'en faire un film.

Est-ce une histoire d'amour, un film d'horreur ou une allégorie politique ?

Avant tout une étrange histoire d'amour. Elles le sont toutes d'ailleurs. Vous avez vu madame Berlusconi demandant des excuses publiques à son mari dans la presse ? Evidement je suis conscient que Bug a aussi des résonances politiques, mais ce n'est pas ce qui m'a intéressé dans le projet. Quand j'ai fait French Connection, c'était pareil. Les journalistes de gauche trouvaient le film fasciste ; ceux de droite d'utilité publique. J'étais effrayé par ces lectures. J'avais simplement voulu faire un film di