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Libération

«Je crois que je l'aime» & «Remake»

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par BAYON
publié le 28 février 2007 à 6h21

Je crois que je l'aime, avec son happy end qui ne dénoue pas le noeud du «viol» initial, passe bien grâce à Vincent Lindon qui fait tout passer. Jeune ponte d'une société lancée de 700 employés et partenaires pékinois, Lucas Lindon est un hyperactif surmené qui s'éprend d'Elsa. Soit Sandrine Bonnaire jouant là à peu près, en céramiste inspirée, le rôle de Charlotte Gainsbourg dans le récent Prête-moi ta main ­ comédie modèle.

Maniaco-dépressif, Lucas se méfie de tout, amour inclus. De la suspicion et de ses conséquences... En l'espèce, un vaudeville de l'éternel jaloux. Avec entrées, sorties, mots, doubles jeux, laquais, chassés-croisés, vestibules et quiproquos. Les portables et mouchards électroniques remplacent petits bleus et portes dérobées de pur boulevard ­ qui restent de la partie.

Le passage à l'acte (sexuel) impossible des tourtereaux quadras fournit la scène du II pantalonnesque, dans un contexte un peu convenu. Les comparses (François Berléand, brillant en techno fouinard, et Kad Merad le pote bullshit) sont d'autant plus précieux.

Bien que n'ayant pas vocation au burlesque, Remakepropose, après cela, un stage de révision baba communautaire fendard. Le lecteur n'a qu'à imaginer Libé en séminaire de crise, avec une dizaine de «libérés» historiques amortis se retrouvant dans une grange à biques en pleine caillasse ariégeoise, quarante ans après les happenings reicho-mystico folk 70, le temps d'un Festen des familles aux petits