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Critique

Cinéma du réel, des bouts du monde

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La 29e édition du festival consacré au documentaire s'attaque aux questions épineuses de la planète et s'aventure hors des formats télévisuels.
publié le 7 mars 2007 à 6h29

Comme ouverture sur le monde, difficile de faire plus large. Au Cinéma du réel, panorama de la production documentaire mondiale dont la 29e édition s'ouvre vendredi à Paris, on croise aussi bien des fabricants de pirogues du Niger devisant écologie avec un réalisateur québécois (Un fleuve humain, de Sylvain L'Espérance), un jeune Indien qui rêve de devenir star à Bollywood (An Actor Prepares, de Kanu Behl) ou des Roumains qui survivent dans un bidonville de La Plaine-Saint-Denis (Stella, de Vanina Vignal). Outre une carte blanche à la Cinémathèque de Tanger (lire ci-contre) et une copieuse rétrospective «Histoire (s) allemande (s)», 24 films de 19 pays et 12 films français, tous inédits, seront présentés. Des oeuvres de tous formats qui, sur le fond, dressent un état des lieux plutôt sombre de la planète et, sur la forme, se posent en actes de «résistance au formatage télévisuel», analyse la directrice du festival, Marie-Pierre Duhamel-Muller : «J'ai refusé de nombreux films où rien ne dépassait, visiblement conçus pour intégrer une case précise dans une grille de chaîne.» Le festival Cinéma du réel constitue donc une occasion précieuse de découvrir des documentaires dont la plupart n'ont toujours pas trouvé de diffuseur, ni de distributeur en salles.

La sélection 2007 confronte deux formes de documentaire, explique Marie-Pierre Duhamel-Muller : «Les dispositifs théâtraux complexes avec effets de distanciation ; et les films fiévreux, à l