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Libération
Interview

«Mon critère absolu, c'est d'éviter l'ennui»

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Jérôme Bonnell s'explique sur l'écriture, le montage, ses influences, et la situation du cinéma français.
publié le 21 mars 2007 à 6h44

Jérôme Bonnell est entré précocement dans la carrière du cinéma, avec un premier long signé à 23 ans. Il faut dire que ses parents sont du métier et l'ont abreuvé de films dès l'enfance. Son père, René Bonnell, fut notamment vice-président du Studio Canal, et sa mère, Catherine Siriez, est chargée d'études au Centre national du cinéma (CNC). Il trace sa route dorénavant avec un mélange étonnant d'assurance et de timidité.

Quel était votre idée de départ en commençant à travailler sur J'attends quelqu'un ?

Les histoires de liens dont la nature n'est pas forcément celle que l'on croit, les décalages des sentiments, des personnages qui se mentent à eux-mêmes, tout cela me touche particulièrement. Au début, le scénario se concentrait sur la relation entre Louis (Jean-Pierre Darroussin) et Sabine (Florence Loiret-Caille), deux personnes liées affectivement et qui aiment se voir ­ mais pas du tout pour les mêmes raisons. Puis je me suis mis à écrire dans le désordre différents moments d'intimités entre d'autres personnages, et je les ai assemblés dans le scénario jusqu'à obtenir une narration qui se tienne. Ce récit a ensuite été complètement remis en question et reconstruit dans un ordre différent à la table de montage. Le film a l'air libre et léger mais requiert au montage une grande exigence de construction, notamment parce que le critère absolu est d'éviter l'ennui. Ce qui se raconte est quand même ténu en termes d'action pure. Ce sont les personnages qui font ten