D'abord ce titre, sur lequel la langue fourche. Ne pas dire : «Ne touchez pas "à" la hache.» Ne-touchez-pas-la-hache. Comme invitation, c'est un peu ferme, pas déplaisant d'ailleurs mais quand même sec, au couperet, très dans les manières du gardien de Westminster. Injonction à en rester là. Sauf pour les curieux, qui, armés de leur vilain défaut, s'empresseront d'aller voir, jusqu'à caresser, la hache du dernier Rivette, l'homme qui fait les films avec l'air de ne pas y toucher.
Celui-là vient de loin. Il répond à l'annulation d'un projet de science-fiction quotidienne (l'Année prochaine à Paris). A la place, un film en costumes (ça se vend tellement mieux : confirmation que Rivette avance à rebours de l'ordre établi). Cette année à Paris, ce sera la Duchesse de Langeais. Balzac again. Pour la troisième fois (Out One en 1970, la Belle Noiseuse en 1990), mais pour la première fois, il concède à adapter l'un des chapitres de l'Histoire des treize littéralement, dans les velours Restauration. Ne touchez pas la hache rejoint ainsi la petite poignée des Rivette costumés : la Religieuse,Hurlevent (bof), les deux Jeanne la Pucelle. Mais c'est à Noroît que l'on pense avant tout, son western dolmen un peu raté de 1975 bien que défoncé aux grandes heures de la série B (Dwan, Tourneur). Pour Rivette, les fondamentaux n'ont pas changé et la Hache, dans son prologue comme dans son épilogue, scintille de c