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Libération

Deauville, express pour l'Orient

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par SEGURET Olivier
publié le 29 mars 2007 à 7h00

Certains clichés méritent d¹être regardés en face, ainsi celui qui fait de la France le pays aux centaines de fromages et aux centaines de festivals de cinéma. C¹est un cliché, mais il est aussi têtu qu¹un fait? sans doute parce qu¹il n¹est pas faux. Pourtant, rien n¹est plus factice et incertain que l¹appellation «festival», derrière laquelle s¹entassent de trop nombreuses, et parfois contradictoires, prétentions. La première motivation qui pousse les villes du pays à s¹attacher un événement festivalier est souvent de l¹ordre de la promotion touristique, charriant l¹espoir de fixer dans l¹esprit public l¹association du nom de la commune à son pic annuel d¹activités culturelles. Cannes, la mère de tous les festivals, illustre le stade ultime de ce processus, au terme duquel le nom même de la ville désigne son festival: on «va à Cannes» (sous-entendu à son festival) de la même façon que l¹on «fait» Cannes et que l¹on aime ou déteste Cannes. Sur la carte de France des festivals, Deauville jouit d¹une situation singulière, dans la mesure où deux événements cinéfestivaliers presque antagonistes y ont lieu chaque année. Attaché depuis longtemps au nom de la station normande, le festival du film américain déploie sa rutilante artillerie sur les plages à la fin de chaque été, pour un véritable petit carnaval d¹avant-premières et de people hollywoodien (et avec tout de même une sélection de films indépendants moins exposés mais plus nourrissants). Au début du printemps, place est fa