Certains clichés méritent d¹être regardés en face, ainsi celui qui fait de la France le pays aux centaines de fromages et aux centaines de festivals de cinéma. C¹est un cliché, mais il est aussi têtu qu¹un fait? sans doute parce qu¹il n¹est pas faux. Pourtant, rien n¹est plus factice et incertain que l¹appellation «festival», derrière laquelle s¹entassent de trop nombreuses, et parfois contradictoires, prétentions. La première motivation qui pousse les villes du pays à s¹attacher un événement festivalier est souvent de l¹ordre de la promotion touristique, charriant l¹espoir de fixer dans l¹esprit public l¹association du nom de la commune à son pic annuel d¹activités culturelles. Cannes, la mère de tous les festivals, illustre le stade ultime de ce processus, au terme duquel le nom même de la ville désigne son festival: on «va à Cannes» (sous-entendu à son festival) de la même façon que l¹on «fait» Cannes et que l¹on aime ou déteste Cannes. Sur la carte de France des festivals, Deauville jouit d¹une situation singulière, dans la mesure où deux événements cinéfestivaliers presque antagonistes y ont lieu chaque année. Attaché depuis longtemps au nom de la station normande, le festival du film américain déploie sa rutilante artillerie sur les plages à la fin de chaque été, pour un véritable petit carnaval d¹avant-premières et de people hollywoodien (et avec tout de même une sélection de films indépendants moins exposés mais plus nourrissants). Au début du printemps, place est fa
Deauville, express pour l'Orient
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par SEGURET Olivier
publié le 29 mars 2007 à 7h00
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