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Libération
Critique

Candide à l'élection

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Yvan Attal, pas forcément convaincant, en politique intègre et manipulable.
publié le 11 avril 2007 à 7h08

Côté timing, le premier film réalisé par Niels Arestrup (après une carrière d'acteur longue comme le bras, théâtre et cinéma confondus) tombe à pic. Onze jours avant le premier tour de l'élection présidentielle, le Candidat n'a cependant pas vocation à prendre parti, mais plutôt à brouiller les pistes, tout en portant un regard sévère et lucide sur les coulisses du pouvoir.

La fiction de Niels Arestrup se prétend d'autant moins proche de notre réalité nationale que l'action se situe dans une démocratie européenne indéterminée. Surtout ­ et c'est là que la démonstration peut perdre de sa pertinence ­, le personnage central, sur qui tout repose, est très loin des manoeuvres politiques telles qu'on les observe, voire les subit.

Michel Dedieu est un candidat en pleine crise de foi à un moment où, à l'inverse, il devrait avancer comme un bulldozer. Celui qu'on devine intègre a remplacé au pied levé le numéro 1 de son parti, subitement décédé, et se retrouve dans un ultime face-à-face qui va l'opposer à un adversaire autrement charismatique, chevronné et (par conséquent ?) cynique. Manipulable, sinon manipulé, Dedieu tergiverse, s'inquiète, bafouille, bref ressemble beaucoup plus à un citoyen ordinaire qu'à un élu de premier plan, ce qui finira en toute logique par l'inciter à donner un bon coup de pied dans la fourmilière.

D'une façon clairement métaphorique, Arestrup joue dans son propre film une sorte de deus ex machina qui tire les ficelles sans vraiment se soucier des éve