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Libération
Interview

Isabelle Carré: «On a l'impression, après une séquence difficile, qu'on peut tout perdre»

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Isabelle Carré explique sa relation à ce personnage violent et douloureux.
publié le 11 avril 2007 à 7h08

Un peu abonnée aux rôles de gentille ou de victime, Isabelle Carré est devenue l'une des actrices «bankable» du secteur, avec notamment des succès tels que la Bûche de Danièle Thompson, Se souvenir des belles choses de Zabou Breitman ou les Sentiments de Noémie Lvovsky. Dans Anna M., elle change radicalement de registre et elle se dévoile en psychotique agressive des plus convaincantes. Rencontre autour d'une métamorphose.

Avez-vous accepté le rôle d'Anna M. sans hésitation ?

Quand j'ai lu le scénario, j'étais enthousiaste, et, en même temps, je savais que je n'avais jamais joué un personnage aussi violent. Je faisais deux pas en avant, trois pas en arrière. Michel Spinosa avait déjà essayé de monter ce projet cinq ans plus tôt. Je lui disais que j'étais intéressée, mais je restais floue sur les dates possibles, etc. A un moment donné, il m'a dit une phrase qui m'a d'abord beaucoup énervée et qui a fait sens ensuite tout au long du tournage : «Si tu acceptes, il ne faudra pas me laisser tomber.» J'avais l'impression qu'il me mettait le couteau sous la gorge et, en fait, cette phrase a déclenché chez moi une implication dans le rôle et dans le film telle que je n'en avais sans doute jamais connu auparavant.

Comment vous êtes-vous préparée à endosser ce rôle d'une psychopathe érotomane ?

Michel Spinosa m'a projeté un diaporama mêlant de nombreuses images, des photos, des peintures, des clichés de repérages, montés sur une musique de Phi