Le Caire de notre correspondante
Si vous ne jurez que par Pixar ou Disney, n'y emmenez pas vos enfants. Voilà qui horripile Philippe Leclerc, le réalisateur de la Reine Soleil.«Quand il s'agit de cinéma d'animation, on met tout dans le même sac.» Le problème, cependant, de la Reine Soleil, c'est probablement de vouloir être un peu tout à la fois. Côté cour, il tire vers le film d'auteur, tout en étant servi par une énorme machine marketing, avec avant-première mondiale au pied des pyramides de Gizeh, escouade de journalistes français acheminés par avion et ministre égyptien de la Culture inclus. Côté scène, le film mélange égyptomanie, aventure et heroic fantasy. Bref, résume son auteur : «Un film de famille, où on peut suivre deux jeunes héros, mais où il y a aussi une couche plus consistante, plus grave. On ne peut pas traiter de l'Egypte sans aborder la religion, la mystique, la mort.»
Résumons : Akhésa est une jeune fille un brin rebelle, dont la mère a mis les voiles pour vivre recluse sur une île à un paquet de kilomètres de là. Sauf que la chose n'est pas si simple quand le domicile familial est un palais, que la mère d'Akhésa s'appelle Néfertiti et que son père, Akhenaton, précurseur du monothéisme, pharaon mystique au bord de la folie, doit faire face à une bande d'ignobles prêtres d'Amon qui en veulent à son trône. Pour retrouver Néfertiti et sauver son royaume, Akhésa va donc se faire aider par Tout, un vague nobliau de province. «