Los Angeles correspondance
Si certains acteurs semblent surgir de nulle part, Mark Wahlberg vadrouille depuis près de vingt ans, et s'avère, au moins pour les Américains, aussi familier qu'un sweater usé. Chanteur de boys band cocaïné à 13 ans (au début des New Kids on the Block, le groupe de son frère Donnie), puis rapeur blanc sous le sobriquet de «Marky Mark», la petite frappe des rues de Boston s'est garnie d'un casier judiciaire long comme le bras : à 16 ans, une baston à coups de barre de fer lui a valu quarante-cinq jours de prison. Des publicités en slip bien rempli pour Calvin Klein ont propulsé ce macho notoire au panthéon des icônes gay. Le bad boy courtaud et musclé s'est ensuite engouffré dans le cinéma, de l'insignifiant (la Planète des singes, Braquage à l'italienne) à l'homérique (les chefs-d'oeuvre Boogie Nights de Paul Thomas Anderson ou The Yards de James Gray). Et, récemment, sa prestation dans les Infiltrés de Scorsese lui a valu sa première nomination aux oscars. Depuis trois ans, la série télévisée qu'il produit, Entourage (en France sur TPS Star), partiellement inspirée par ses débuts à Hollywood, est devenue culte dans les milieux urbains et branchés.
Maturité. Mark Wahlberg est en tête d'affiche de Shooter, un thriller au ton anti-Bush, accueilli mollement aux Etats-Unis. Son interprétation du sniper Billy Bob Lee Swagger lui vaut parmi les meilleures critiques de sa carrière («Mark Wahlberg donne à