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Libération
Critique

Top-modèle social

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Première fiction réussie de Van Hoogenbemt, dans la lignée du cinéma anglais.
publié le 2 mai 2007 à 7h31

Sandrine est une jeune fille de 20 ans qui veut ouvrir avec une copine un salon de beauté. Elle vit à Montigny, dans cette Belgique grisâtre fauchée par le chômage. Pour se détendre le soir, elle va se poser sur une butte au-dessus des voies ferrées. L'horizon est bouché par les anciennes usines industrielles, un décor digne de Dickens. Pour le salon, il faut de l'argent, et les parents de Sandrine n'en ont pas. Alors quand est annoncé le concours pour l'élection de Miss Montigny, Sandrine saute sur l'occasion. Si elle gagne, elle touchera une prime et surtout, ça lui fera de la pub et les banques lui feront confiance.

Modèles. Le Belge Miel Van Hoogenbemt réalise ici son premier film de fiction après avoir signé une dizaine de documentaires, notamment deux dans la ville de Charleroi sur des gens confrontés à des difficultés d'argent et un autre sur l'élection de Miss Schaerbeek (Miss in Dreams), dont Miss Montigny est en quelque sorte le prolongement romanesque. Avec ce genre de sujet ­ un concours de beauté dans une ville de province étriquée ­ on pouvait craindre un film goguenard et sentimentaliste à la Patrice Leconte ou un lourd clin d'oeil à la tératologie lumpen-prolétaire de l'émission Striptease. En fait, les modèles du cinéaste sont clairement ceux du cinéma anglais, et il est d'ailleurs allé chercher outre-Manche son chef opérateur, Nigel Willoughby (Magdalene Sisters de Peter Mullan et cadreur pour plusieurs Ken Loach).

Cruauté. S'appuyant s