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Critique

Cherchez «la Faille»

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Un thriller bien ourdi avec la révélation Ryan Gosling et Anthony Hopkins.
par BAYON
publié le 9 mai 2007 à 7h39

Depuis le Mystère de la chambre jaune, on parle classiquement de «locaux clos». La Faille est un de ces fameux «mystères des locaux clos». Un meurtre, un cadavre, un huis clos et un héros paradoxant «J'ai tué ma femme, prouvez-le» : la Faille est ainsi un film de procès dans l'ordre, avec plaidoiries, machination et retournements ; doublé d'un «film d'arnaque» ; et au total, un thriller d'atmosphère, avec suspense à traquenard assez bien combiné.

Pour tenir cette gageure, rien moins qu'Anthony Hopkins, d'abord. Deux heures de cabotinage ne sont pas de trop pour épuiser les ressources, dans le genre Raminagrobis gore, du souvent imité et jamais égalé seigneur silencieux des Agneaux. Ici amateur de mécaniques dites «à la Rube Goldberg», Hannibal Lecter est Ted Crawford, ingénieur «spécialisé dans l'étude des facteurs d'usure provoquant les dysfonctionnements, ruptures et crashes aéronautiques». Ce qui laisse rêveur ­ non moins que ses Rube Goldberg hypnotiques à billes chromées.

Naissance étincelante. En face du monstre froid friand, surgi de nulle part pour notre plus grand plaisir (et jouer les grains de sable dans la machine infernale bien huilée), voilà l'illustrement inconnu Ryan Gosling (as Willy Meatchum, le jeune Turc ou loup procureur), qui ne l'est plus (inconnu) de la seconde où il paraît et où son personnage imprime sa marque de naissance étincelante. Aussitôt familier et roboratif comme un nouveau bon vi