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Libération

«Lucky you», «Hitcher», «Je suis l'autre»

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par BAYON
publié le 16 mai 2007 à 7h46

L'amateur a le choix entre trois repasses. Deux distractions : Je suis l'autre, complication durasso-delvaux-lynchienne pour débat ado au bar, avec héros croisant Jacques Perrin et Mads Mikkelsen, et héroïne nympho capiteuse aux airs de Claire Denis ­ finalement dissociée ; Hitcher, exercice de style horrifique, sur un vampire-stoppeur qui tue parce qu'il «voudrait mourir» : pure mécanique tenant au strict cahier des charges (motel fantôme, ampoules qui grillent, douche, cave béante...) et au réplicant de Rutger Hauer (qui créa le Hitcher en 1986), l'Anglais aux airs russes Sean Bean, Boromir des Anneaux. Puis Lucky You, donc.

En plein désert du Nevada, où la barbarie pionnière fait pousser de l'eau et des vachers manchots sur les charniers d'Indiens, à Vegas se joue notre sélection. Soit un film de genre, le genre «jeu». Modèle déposé : l'Arnaqueur (le livre de Walter Trevis et le film noir avec Paul Newman), dégénéré Couleur de l'argent via Scorsese et transcendé avant cela Kid de Cincinnati poker d'as avec Steve McQueen ­ suivi d'une descendance d'Arnaque, Engrenage, Joueurs et autre Croupier étincelant, sans compter Casino Royale 07.

La partie ne tourne pas mal, malgré sa défectuosité intrinsèque (faute d'excès, de violence, donc de tragique). Avec ce qu'il faut de niveaux (technique, névrose, métaphysique, génital, biblique...), pour soutenir la montée dramatique et varier le plaisi