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Libération
Critique

«Héros» manque d'étoffe

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publié le 17 mai 2007 à 7h48

En ouvrant avec Héros la Semaine de la critique ­ dont l'affiche montre un spectateur critique venant de se prendre une bonne baffe dans la gueule ­ donne effectivement le bâton pour se faire battre. Le premier film de Bruno Merle, venu du clip et de la publicité, ne ressemble en rien au bon goût critique attesté : trop long, trop plein, toujours à donf, gavé de séquences asphyxiantes.

Ne pas y voir quelques fulgurances serait injuste : un film déséquilibré sur un déséquilibré lancé dans un acte suicidaire et sans issue. On peut trouver ça usant mais le cassage de nerfs fait encore parti du projet. Lequel tient en un canevas d'une ligne : un chauffeur de salle, qui en crève de ne pas être chanteur, enlève une idole (Chesnais, en Johnny croisé Christophe) et demande pour rançon quinze minutes de célébrité, le temps grosso modo de merder une chanson sur la scène du Zénith ou du Stade de France. Merle arrive à faire deux heures là-dessus, coincé dans un appartement noirâtre (claustro s'abstenir) où s'enfilent les numéros. Certains sont reconnaissables (la Valse des pantins versus Jean-Philippe ; Psychose versus Taxi Driver), d'autres tombent à l'eau (des séquences de rêves surgies de nulle part), d'autres sont gonflés et masochistes (les adresses caméras des acteurs, le réalisateur hors champ qui répond en évoquant sa propre inanité). Certains, heureusement, arrivent à tenir la corde : deux mecs se parlant avec douceur dans une situation inconf