C'est un petit film documentaire d'une minute à peine, qu'on peut trouver facilement sur Internet (1). On y voit des policiers arracher par-derrière la caméra d'un journaliste de France 3, en marge d'une manifestation d'intermittents lors du Festival 2004, avant de le projeter au sol d'un balayage arrière et de le frapper à coups de pied. Scène brève et violente, où tout le monde peut distinguer sans peine les policiers auteurs des violences. Tout le monde, sauf la justice. «Je ne pense pas qu'il y ait de violences illégitimes», nous a indiqué hier le procureur de la République de Grasse (Alpes-Maritimes), Marc Désert. «Trois ans de justice escargot pour le tabassage rapide d'un journaliste», résume, amer, Gwenaël Rihet, qui s'en est sorti avec quatre points de suture à la tête et des hématomes. Sa plainte avec constitution de partie civile n'a pas prospéré. La juge d'instruction du tribunal de grande instance (TGI) de Grasse est en passe de clôturer le dossier, sans qu'aucun policier ne soit poursuivi.
Civil. Le même traitement judiciaire a été infligé à un manifestant blessé ce même 15 mai 2004. A la sortie de l'occupation illégale du cinéma le Star, Tomaso De Giorgi a été poussé sur le capot d'une voiture de police par un civil qui tentait de l'interpeller. Bilan : le nez cassé. Le policier incriminé a été renvoyé devant le TGI de Grasse, le 16 novembre 2005, pour «violence par une personne dépositaire de l'autorité publique». Mais il a été relaxé. Ex