Sous le Palais du Festival, à la cave, il y a un joli joujou : des petites cabines, style sex-shop, où le Short Film Corner présente des milliers de courts métrages. On s'assied, on choisit son programme, on clique, c'est parti pour deux heures de voyage. A l'écran, un type assis, comme nous, qui nous regarde, mais il n'a pas l'air bien. Il est sur ses chiottes, ça s'appelle Toilet Paper, il n'a plus de papier et il crie : «Honey! No toilet paper, ah!» Ça se poursuit par une pluie de rouleaux de PQ sur la ville. Le seul film de Hongkong au programme. La cité chinoise peut être fière : elle est magistralement représentée.
Marche funéraire. Poursuivons, au hasard, avec Goodnight Vagina (Etats-Unis). Meg March, Américaine, blonde, 38 ans, veut «un plus beau vagin». Ça vaut le coût : 24 000 euros, une paille. Sa soeur mégote : «Pourquoi tu ne payes pas plus simplement une meilleure vie à celui que tu as ?» Meg persiste. Hélas, au sortir de l'opération, mauvaise nouvelle : «Votre vagin n'a pas supporté, il est mort sur la table.» Suit la marche funéraire, la Vagina Memorial March. Comme toujours aux enterrements, la famille râle : «24 000 euros pour un trou !» Heureusement, certains compatissent : «Votre vagin est à un bien meilleur endroit maintenant...» Mais Meg est inconsolable : «J'ai l'impression d'avoir perdu mon meilleur ami.» Elle finit écrasée dans sa voiture, après avoir stoppé brusquement devant une pub 0-8