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Libération
Critique

Tarantino à fond sur son «Boulevard»

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publié le 23 mai 2007 à 7h54

Déraisonnablement boudé par le gros du public américain, Tarantino pourra toujours se consoler avec la projo de presse cannoise de son Boulevard de la mort en version rallongée de quelques kilomètres (vingt minutes de plus que celle commercialisée aux Etats-Unis, où le film allait en double programme avec un film de Roberto Rodriguez) : les critiques battaient la cadence alors qu'April March livrait une version rockabilly du Laisse tomber les filles de Gainsbourg. Tous s'étaient régalés. De fait, le vidéoclub Tarantino s'est démerdé pour dégotter deux heures de distractions référencées grand train, produisant un savoureux milk-shake à base de gonzesses, de bagnoles, de cascades et de musique seventies rare.

iPod et pelle à tarte. Plus personne dans la sphère critique ne semble avoir la force de faire deux feuillets récitatifs pour rappeler à quel point il appartient à l'avant-garde de reprendre des formes commerciales tombées en désuétude, de les maximiser et de les distancier tout en les défigurant. Tout ça est connu comme le loup blanc depuis les années 90, années Tarantino par excellence, taillées pour la reprise dévoyée de formes et la dévotion des caniveaux. La grosse idée de ce nouveau film, c'est l'intégration en douceur, dans une sorte de synchronisme des temps très étrange, d'éléments de la technologie contemporaine (téléphone portable, iPod) à l'intérieur d'un univers chromo seventies pelle à tarte. C'est exactement, livrée à la vitesse d'une trois fr