Pour ceux qui l'ignoreraient, YouTube est un site américain d'autodiffusion vidéo sur Internet, comme son concurrent Dailymotion, quant à lui français. On y trouve des extraits de tout, pour la plupart piqués à la télé, repiqués de vieilles cassettes ou dégommés à partir de DivX pirates. L'illégalité et le pompage sont les deux mamelles de ces sites, comme en témoigne le palmarès des vidéos «les plus regardées» ou «les plus commentées», essentiellement composé de kilomètres de séries hollywoodiennes en tronçons et de plus de clips animés japonais qu'on ne peut voir en dix vies.
Heureusement, certains postent aussi leurs propres créations sur YouTube ou Dailymotion, ce qui était d'ailleurs l'objectif initial de ce type de sites. Plus besoin de caméra pour devenir cinéaste, puisque la plupart des appareils photo numériques et des téléphones mobiles permettent d'enregistrer de beaux plans pixellisés. Sans parler des bonnes vieilles webcams au cadrage si reconnaissable, de trois quarts buste et en grand angle. On mouline tout ça dans un logiciel facile, genre Windows Movie Maker ou iMovie (fournis avec les ordinateurs) et on se retrouve chef op, monteur et illustrateur sonore à la fois.
Révolution esthétique. Aller repérer ensuite les nouveaux Godard et Wong Kar-wai parmi la myriade de vidéos en ligne relève toutefois de l'aiguille dans la meule de foin. Mais c'est aussi diablement excitant puisque la jeunesse a toujours du génie et que la majorité des utilisateurs a ici moins de