Menu
Libération
Critique

«UV», soleil trompeur

Article réservé aux abonnés
Le réalisateur de «Gomez & Tavarès» signe un faux film d'auteur loin de ses modèles.
publié le 30 mai 2007 à 8h01

UV débute sur les mêmes bases que Théorème. Il serait néanmoins insultant pour Pasolini d'aller plus loin dans l'apparentement. Idem pour le Plein Soleil de René Clément, sur lequel a bien fantasmé le réalisateur Gilles Paquet-Brenner qui, à un tel degré de tromperie, concède «effectivement un côté très sixties» à son propre film, mais cite comme «principale référence»,les Proies de Don Siegel.

Gaucherie. Au détail près qu'ici, tout coince. Dès la première scène, on devine le coup fourré. Deux soeurs, les seins à l'air, font bronzette au bord de la piscine d'une villa isolée, quand surgit un bellâtre. Celui-ci se présente comme l'ami du frère des nymphes, attendu après une longue absence. Mise en scène d'une rare gaucherie («film d'auteur» relève à l'évidence de l'oxymore à propos de Paquet-Brenner, perdu entre deux Gomez & Tavarès), où l'utilisation d'une lumière très blanche fait figure de griffe ; écriture asthénique de la jeune écrivaine Lolita Pille qui, d'après un roman de Serge Joncour, fourvoie toutes les hypothèses (thriller en eaux troubles, drame familial, cache-cache érotique, étude de moeurs grinçante...) et, à une ou deux répliques près («Je l'ai épousé un peu comme on accepte un poste en province»), n'octroie aucune pertinence à ses personnages ; récit ridicule, où les scènes clés ne font qu'accentuer les incohérences...

Naufrage. On suit, dubitatif (comment un tel projet a-t-il pu aller à terme ?) et