Faussaireest une bonne affiche. Le titre et le thème de l'escroc y ouvraient une fenêtre de tir «numéro d'acteur» avantageuse à Richard Gere. Dans l'ennui résultant, malgré deux stridences d'Up Around the Bend, Gere évoque Bayrou. Son comparse romancier lourdaud finit d'enliser l'affaire, en noeuds de grosses ficelles sans fil. Les trois femmes d'appoint n'y sont pas, ni l'époque, ni le sujet, Howard Hughes ; remboursez ce que fit semble-t-il l'entôleur mythique de référence, ici enflé avec nous.
Cent fois mieux, Ecoute le temps. Titre raté mais thriller rural réussi. Tout reprend goût et vie, sens et intensité mine de rien. Des lieux aux faits en passant par le secret des choses et des corps. A commencer par celui d'Emilie Dequenne la Belle du Temps du jour. Emilie habite Charlotte qui habite ces Conversations secrètes de l'Oise.
Ecoute le temps est un film de femmes et de maison (grange) comme il y en a de prison. La clé de la variante proposée est acoustique. Fille de devineresse, l'héroïne est sorcière du son (comme Spector le zinzin d'Hollywood) : tympans vibrants, elle capte les ondes, les plis spatio-temporels. De retour au pays où sa mère a été exorcisée raide, elle se met à percevoir la sourde rumeur des mânes, frôlant au Nagra l'esprit des lieux. Ce devrait être inepte, c'est captivant. Portrait de l'artiste en preneuse de son, tisseuse d'échos, aragne fluidique. Pourquoi ce que l'infrarouge fixe, l'absence, les micros ne