Mais que leur prend-il, à tous, de vouloir nous garder éveillés à pas d'heure ? De nous faire enquiller les nuits agitées et les petits matins blêmes ? Depuis que la mairie de Paris en a lancé la mode, les nuits blanches semblent devenues une manie culturelle, un peu comme celle qui inventait des fêtes à-tout-va dans les années 80 : fête de la musique, du cinéma, de la poésie... Après ces désormais fameuses Nuits blanches débordantes d'activités auxquelles se sont ralliées les grandes capitales européennes, après la Nuit des musées, les Nuits du zapping, les nuits Friends à la télé, les commerces toujours plus nombreux à loucher vers le petit matin, les métros qui roulent (un peu) plus tard et toutes sortes d'événements qui se prêtent plus ou moins à la veille, voici que Deauville s'apprête à lancer le premier festival «24 heures sur 24» en septembre pour le prochain festival du cinéma américain.
Est-ce l'effet d'un rattrapage des moeurs américaines où le service permanent (synthétisé par le sigle 24/7) est une vieille habitude ? Est-ce une mise à l'heure d'Internet qui n'en a pas, d'heure, et nous habitue sournoisement à en perdre les repères ? Est-ce une contamination du libéralisme le plus débridé et de son rêve inconscient, où tous les guichets du monde seraient en tous temps disponibles ? Est-ce un asservissement, une libération ou plus simplement une mode ?
Concernant le prochain festival de Deauville, c'est assurément une bonne idée, même si elle repose pour l'in