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Critique

Pedro de Andrade, le Novo de nouveau

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Rétrospective à la Cinémathèque française du réalisateur outsider de l'explosion artistique qui agita le Brésil sixties.
publié le 20 juin 2007 à 8h24

Dans les années 50, le Brésilien Joaquin Pedro de Andrade est un étudiant en physique qui s'est pris de passion pour le cinéma en fréquentant le ciné-club de son université à Rio. C'est dans ce cénacle, où l'on projette aussi bien des films nationaux oubliés que des chefs-d'oeuvre du muet universel, que se fabrique la génération qui va bouleverser le cinéma brésilien dans les années 60. Andrade, enflammé par ce qu'il voit, décide d'en finir avec ses études scientifiques.

Il participe donc au Cinema Novo, révolution à laquelle participent aussi Glauber Rocha, Nelson Pereira dos Santos, Paulo Cesar Saraceni... Un tremblement de terre que les Européens n'ont découvert qu'au milieu des années 60, quand sont arrivés sur les écrans du vieux continent Vidas Secas de Nelson Pereira dos Santos et le Dieu noir et le diable blond puis Terre en transe de Glauber Rocha.

Vivacité. Il faut attendre 1970 pour que Macunaíma, réalisé l'année précédente et sensation à Venise, débarque dans les salles parisiennes et y obtienne un succès suffisamment estimable pour qu'on s'intéresse à de Andrade.

Il a 38 ans et déjà quelques films remarquables derrière lui. Des courts métrages, comme Garrincha, Alegria do Povo, sur le footballeur brésilien ailier de Botafogo et de la Seleção aux jambes tordues, seul à rivaliser en popularité avec Pelé. Et puis un long métrage, O Padre e a Moça («le prêtre et la jeune femme»), qui l'a imposé dans le nouveau courant cinémato