La nouvelle de la mort du cinéaste taïwanais Edward Yang, d'un cancer, est tombée dimanche soir. Il avait 59 ans. Installé à Los Angeles, il luttait contre la maladie depuis sept ans, tout en développant le projet d'un long métrage d'animation, The Wind, co-produit par Jackie Chan.
Edward Yang a en définitive peu tourné, sa filmographie ne compte en effet que sept longs métrages en un peu plus de vingt ans (son coup d'essai, That Day, on the Beach date de 1983). Mais cette rareté et le caractère secret, relativement insaisissable, de Yang, l'ont rendus cher au coeur de nombreux cinéphiles, qui considèrent notamment A BrigtherSummer Day (1991), sorte de Fureur de vivre taïwanaise, fresque de plus de trois heures, comme un chef-d'oeuvre au lyrisme et à l'élégance proprement irrésistibles. La confidentialité de son oeuvre auprès du public est aussi due à la mauvaise distribution de ses films puisque seuls Brighter Summer Day et surtout Yi Yi, Grand Prix à Cannes en 2000, ont véritablement bénéficié d'une sortie en France, Les autres ont été vus au cas par cas dans des festivals ou à la Cinémathèque.
Né à Shanghai le 6 novembre 1947, d'un père confucéen et d'une mère chrétienne, Dechang Yang, dit Edward, appartient à ces familles chinoises qui quittent le pays en plein bouleversement politique pour Formose (Taiwan), à la suite des troupes nationalistes. Edward découvre le cinéma au côté de son père qui l'emmène voir de