On se souvient qu'il y a quelques années, c'est le festival du documentaire de Marseille qui organisa une des premières rétrospective de l'oeuvre du cinéaste expérimental Stephen Dwoskin. Déjà à l'époque, la volonté des programmateurs était de ne pas envisager le documentaire sous le seul aspect d'un enregistrement objectif de la réalité. Qu'est-ce qui était documenté sinon parfois l'absence de document, la place vacante d'un réel toujours dérobé ? Quand on entend «documentaire», on peut soit dégainer son fusil intégriste (les faits, la caméra-greffière, l'enquête) ou brandir son édition de Montaigne (les Essais comme matrice de toutes les explorations libres et le début du relativisme générique). C'est clairement cette seconde option qui a permis depuis six ans au délégué général, Jean-Pierre Rehm, de doter la manifestation marseillaise (présidée par Aurélie Filippetti) d'une ligne éditoriale particulièrement originale et aventureuse. Parce qu'il vient de l'art contemporain, Rehm a su très vite qu'il ne servait à rien d'organiser un festival qui ne soit pas aussi un laboratoire des formes multiples, ouvertes qui pouvaient d'autant mieux s'inventer que la technologie numérique mettait désormais à portée de tous un instrument créatif léger.
«Radicalité». Parmi la dizaine de films que nous avons visionnés, on en retiendra trois assez exemplaires de cette «radicalité» qui est l'apanage du FID. The Halfmoon Files de Philipp Scheffner qui remonte à travers des archiv