Un film où des petits mecs hétéros préparent le café en caleçon, un tablier noué autour de leurs hanches nues, ne peut pas être complètement mauvais. On avait découvert le réalisateur israélien Eytan Fox il y a deux ans, avec Yossi & Jagger, bluette gay égarée dans Tsahal, on l'avait talonné avec Tu marcheras sur l'eau, plus hollywoodoïde et affronté à la mémoire de la Shoah. Si le premier était gentil et le second presque à point, The Bubble est définitivement une réussite, mettant en scène un couple homo israélo-palestinien dans un quartier branché de Tel-Aviv.
Tout commence armé d'une caméra, au checkpoint de Naplouse. Une Palestinienne accouche d'un enfant mort-né faute de soin, faute à la guerre, dans les bras de Noam, soldat israélien sensible. Cette mort absurde lui permet de rencontrer Ashraf, Palestinien, qu'il va accueillir en fraude dans sa colocation avec la très belle Lulu et le tout aussi gay que lui Yali, patron de bar. Hélas, de méchants Israéliens s'en prennent à Ashraf et ce dernier a pour beau-frère un vilain barbu pas cool. Sa soeur non plus n'est pas un modèle de fille à pédé. Ils se perdent, se retrouvent et finissent par s'éclater.
Fraîcheur. Le plus marrant, dans tout ça, c'est la vie de tous les jours. Les raves contre l'occupation des Territoires s'enchaînent aux insolences contre les rombières, la télé réalité aux lolitas qui préfèrent Britney Spears à Morrissey (les sottes), le tout secoué de répliques vouées à devenir culte