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Libération
Critique

L'espion qui venait du vide

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Le second film de De Niro suit les pas d'un employé modèle de la CIA pendant la guerre froide.
publié le 4 juillet 2007 à 8h39

Treize ans après son excellent premier film en tant que réalisateur, Il était une fois dans le Bronx (A Bronx Tale, 1993), Robert de Niro repasse derrière la caméra avec Raisons d'Etat (The Good Shepherd), un film d'espionnage se déroulant durant la guerre froide et décrivant l'ascension d'Edward Wilson (Matt Damon) au coeur des services secrets américains, encore appelés Office of Strategic Services avant de devenir la CIA. Si on peut dire qu'Il était une fois était un hommage au cinéma de Sergio Leone, ce film-fleuve de trois heures regarde du côté de Francis Ford Coppola (qui est d'ailleurs coproducteur), celui du Parrain, de l'Histoire US racontée à travers le destin d'Atrides modernes. De Niro a, paraît-il, toujours été passionné par la politique internationale, les secrets des grandes aventures diplomatiques et les coups tordus des hautes sphères politiques. Le scénario du film est signé Eric Roth qui avait déjà écrit celui du Munich de Steven Spielberg. De Niro aurait lui-même mené un important travail d'investigation afin de rendre son film le plus crédible et minutieux possible. Il a été aidé dans cette tâche par un certain Milt Bearden, vétéran de la CIA à la retraite.

Le résultat est un film pour le moins étonnant par sa facture classique et antispectaculaire. L'espion Wilson est une sorte de créature grise qu'on pourrait croire sorti des bureaux mor-nes de Kafka ou de Pessoa. Etudiant en littérature à Yale, il rejoi