Jean-Pierre Rehm, critique d'art et de cinéma, commissaire indépendant d'exposition (Rotterdam, Barcelone...), membre du conseil éditorial des Cahiers du cinéma, est à la tête depuis six ans du Festival international du documentaire de Marseille. Il a oeuvré à la définition d'une ligne éditoriale particulièrement originale, attentif à tout ce qui s'affranchit des vieilles catégories et des genres sclérosés.
Combien de films avez-vous reçus ? Combien sont retenus ?
Sur 1 800 films parvenus, 39 sont en compétition, une quarantaine hors compétition et une cinquantaine disponible à la seule consultation professionnelle. Avec une grande majorité d'inédits, français ou mondiaux parmi les 110 films projetés.
Quelles difficultés rencontrez-vous d'une année sur l'autre dans l'élaboration de votre programmation ?
Les obstacles pratiques sont nombreux, fastidieux. Plus excitants sont les paris. Être en phase avec l'actualité. Celle de la production mondiale bien sûr, avec des pays où il est parfois malaisé de trouver les bons réseaux. En phase aussi avec l'actualité intellectuelle et politique. Débusquer, ensuite, des émergences, des langages inédits ou balbutiés. Repérer des frémissements souvent discrets. Proposer, enfin, une cohérence plutôt que l'échantillonnage fade d'une vitrine. Sans que cette cohésion éteigne le caractère festif des films qui se répondent entre eux.
La décision pour la première fois cette année de mêler dans la compétition des films documentaires et des films