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Libération
Critique

Hommage à une femme abandonnée

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publié le 11 juillet 2007 à 8h44

La distribution des rôles ne ment pas : le Ciel de Suely est le film d'un homme qui entend rendre hommage aux femmes. En particuliers ici à celles qui vivent dans le Nordeste du Brésil et qui n'ont pas la vie facile. Elles travaillent pour pas grand-chose, se font larguer à la première difficulté et n'ont comme horizon que les fins de mois impossibles et les gosses qu'il faut torcher avant qu'ils partent sans un regard.

Le Ciel de Suely commence au bord d'une plage, par une scène idyllique, images brouillées comme un souvenir de bonheur qui s'efface. En off, Hermila, une jeune fille d'une vingtaine d'années, raconte comment elle a connu Mateus et comment, installés ensem-ble à São Paulo, elle en a eu un fils. Un jour, elle repart dans le Nordeste, à des centaines de kilomètres, avec son marmot sous le bras. En éclaireur, croit-elle. Mateus doit la rejoindre mais il ne le fera pas. Hermila se retrouve seule avec sa grand-mère et sa tante. Malgré leur aide, la fille mère s'ennuie. La fréquentation de Georgina, une prostituée joviale et belle, lui donne une idée. Sous le nom de Suely, Hermila organise une loterie. Le propriétaire du bon numéro passera une nuit avec elle.

Lancé sur cette base, Karim Ainouz s'intéresse aux relations entre les personnages et à cette petite ville sèche d'Iguatu écrasée par un ciel bleu implacable.

Il y a bien quelques clichés de mise en scène (les incontournables scènes tremblées, caméra à l'épaule, pour faire comprendre l'intensité d'un