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Libération
Critique

Un road-movie de vieux amis américains

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Le second film de Kelly Reichardt, «Old Joy», c’est la vie et les rêves rock qui glissent.
publié le 18 juillet 2007 à 8h50

Avec le temps, on les aura vus tout faire, les Américains, et compris que leur force est toujours d’annoncer la couleur. Old Joy par exemple, concentré d’Americana atmosphérique, sans y aller, vous l’auriez vu quand même. Tout dans le projet. Or, le projet étant séduisant, le film gagne à être connu. On ne sait s’il gagne à être vu, mais il y a tout bon à l’avoir rêvé. Qui rêve Old Joy ? Plein de monde à la fois, ce qui n’est pas mal pour un film à deux rôles et un chien.

Echange. A la base, un site Internet avec forum d'échanges entre artiste et tout le tralala habituel . Une photographe, Justine Kurland, tombe en arrêt devant les descriptions lyriques de grands espaces américains que fournit en ligne l'écrivain Jonathan Raymond. Elle entreprend d'illustrer une nouvelle à un personnage écrite pour leur collaboration. Ce travail tombe entre les mains de Kelly Reichardt, cinéaste apparue en 1995 dans le sillon du Riot Girl, avec River of Grass, et éclipsée depuis, donnant des cours à l'université de New York, bricolant des courts métrages, roulant en caisse avec son chien...

Todd Haynes, ami de 20 ans, la pousse à faire un second film. Partant de la collaboration Kurland-Raymond, elle y adjoint un second personnage. La balade dans l'Oregon mystique, la virée aux sources d'eaux chaudes du Bagby, s'éclairent en devenant un dernier échange générationnel entre deux vieux amis, l'un poursuivant le trip «sur la route» et l'autre en p